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Annonay, une ouverture de centre de santé en période Covid

Publié le 17/11/2020 dans Témoignages

« Nous étions un peu inquiets mais tout fonctionne bien, il y avait un vrai besoin localement. » Un échange avec Jean-Marie Foutry, Président du réseau ADMR Ardèche, sur l’ouverture d’un centre polyvalent à Annonay.

 

Pourquoi ce centre a-t-il été créé ?

On a été contacté, il y a trois ans à peu près par une association qui s’appelle Okia, qui gère les sorties de l’hôpital de Saint-Étienne. Sur le secteur d’Annonay, ils avaient du mal à faire sortir un certain nombre de malades, faute de pouvoir mettre en place une prise en charge à l’arrivée au domicile. On a été contacté, on les a rencontré à Saint-Étienne, et puis on a réfléchi à ce que l’on pouvait mettre en place, et ça a abouti à l’ouverture d’un centre de santé polyvalent sur Annonay. Il y avait aussi une volonté politique locale, avec un lieu prédestiné, on a repris une partie des locaux d’une ancienne clinique qui avait fait faillite.

 

Quelle est l’offre de soin ? Quand a-t-il ouvert ?

Le centre intervient sur l’agglomération d’Annonay et réunit des médecins généralistes, un médecin du sport, des infirmier·es, une kinésithérapeute, des sages-femmes, une orthophoniste, une psychomotricienne, une naturopathe, et prochainement un acupuncteur. Le centre infirmier a ouvert le 1er avril 2020 et les autres services le 12 mai 2020.

(Photo : L’équipe du centre de santé Les Cévennes – ADMR Ardèche)

 

Une ouverture en période COVID, comment ça se passe ?

On a ouvert en plein milieu de la première crise sanitaire, on était un peu inquiet mais finalement ça fonctionne très bien, ce qui prouve qu’on ne s’était pas trompés, il y avait bien un besoin localement et la patientèle est arrivée. Certains professionnels étaient déjà installés sur Annonay, donc étaient déjà connus.

La plupart des services étaient ouverts pendant le premier confinement et pour ce deuxième confinement, on a été accrédité par l’ARS pour faire les prélèvements en lien avec un laboratoire local. C’est une activité importante ces derniers temps, avec jusqu’à 150 prélèvements sur la journée.

 

Qu’est-ce qui a facilité l’ouverture du centre ?

Financièrement, on est parti avec un partenaire bancaire, avec un prêt de la région et puis l’agglomération a aussi suivi, avec le département et Initiactive. On a mobilisé tous les réseaux possibles.

 

Une difficulté rencontrée ?

Après, il y a aussi une difficulté c’est d’arriver à recruter des médecins, parce que pendant des années avec le numerus clausus, on n’a pas formé suffisamment de médecins. Aujourd’hui, sur Annonay, entre 50 et 70% des médecins prennent leur retraite dans les deux années à venir. On essaye de leur proposer de cesser leur activité progressivement, s’ils arrêtent en libéral. On leur propose de venir un peu chez nous pour donner un coup de main et pallier ce manque de médecins au lieu de cesser directement l’activité.

Photo : Le Conseil d’Administration du centre de santé Les Cévennes – ADMR Ardèche

 

Si vous deviez donner un conseil à d’autres porteurs de centres de santé ?

Ouvrir oui, mais c’est d’abord voir l’environnement dans lequel on souhaite s’installer. Nous, avec l’ADMR, on répond aux besoins qui s’expriment sur un territoire. On n’est pas dans le système concurrentiel, on est là pour répondre à un besoin.

Aujourd’hui il y a un certain nombre de professionnels pour qui le salariat c’est une opportunité, il sont dégagés d’une grande partie administrative et ne font pas 50h par semaine. Je pense que les jeunes sont aussi attirés, on a reçu des jeunes professionnels sensibles au projet, avec cette possibilité d’exercer leur métier autrement que le médecin de campagne, que l’on voit dans  tous les stéréotypes, qui doit exercer jour et nuit, aller à l’hôpital et qui est parfois médecin-pompier. Les jeunes recherchent aussi une manière de vivre autrement.

 

Ce centre a bénéficié de l’accompagnement du GRCS.

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