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Rencontre avec Maud Karinthi, Directrice du centre de santé à orientation gynécologique de Clermont-Ferrand : “Devenir centre de santé, c’était éviter de devenir le colosse aux pieds d’argile!”

Publié le 28/03/2024 dans Infos centres de santé, Témoignages

Historiquement, le planning familial du 63 est – comme tout planning – une association avec une activité militante et de soins. En 2020, les besoins d’offre de soins semblent énormes, dans un contexte démographique d’une vague de plus de 30 gynécologues partis à la retraite sur le bassin clermontois, conjugué à une menace de suppression de subvention de l’ARS de 35000 euros nets annuels sur le volet éducation à la vie affective et sexuelle en milieu scolaire. Il faut consolider l’offre apportée à la population au delà des deux jours de consultation initialement offert par le planning familial. Forte de ce constat, Maud Karinthi, médecin formée en gynécologie médicale, est convaincue que de créer un centre de santé est la bonne solution, pour ne pas devenir ce colosse aux pieds d’argile.

Avec un soutien affiché des pouvoirs locaux de Clermont-Ferrand, la création en centre de santé est concomitante avec la création du lieu : 25 Gisèle-Halimi, ouvert depuis le 18 décembre 2023. Un lieu ressource et de répit consacré aux femmes, qui abrite 3 associations : 

  • le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles du Puy-de-Dôme :
  • le Planning Familial avec le centre de santé
  • A.V.E.C-France Victimes 63

Mais revenons d’abord à la création du Centre de santé du Planning Familial. Comment cette idée a germé Maud ?

Comme je viens de te l’expliquer, le contexte nous a poussé à trouver des solutions pour continuer à remplir une mission de service public et à ne pas laisser toute cette population sans réponse médicale. Trouver un équilibre économique en étant centre de santé ce n’est pas facile, mais avec une activité gynécologique, ça peut tenir. Nous sommes ouverts depuis juin 2022 et il me semble que nous commençons à nous stabiliser.

Peux-tu nous expliquer ce que cela signifie un centre de santé à orientation gynécologique ?

Le centre de santé à orientation gynécologique s’adresse à toutes les femmes majeures ou mineures avec ou sans couverture sociale. Nous intervenons sur le suivi gynécologique, la contraception, le dépistage des IST, les IVG médicamenteuses, le suivi de grossesse ou encore sur la transidentité. Nous ne faisons pas de consultations de médecine générale, ni de permanence de soins. Nous avons un public quasi exclusivement féminin, à l’exception des personnes en parcours de transidentité. Avec notre équipe pluriprofessionnelle et notre grande amplitude horaire d’ouverture, on s’approche le plus possible du modèle défini des centres de santé. 

Aujourd’hui combien de professionnels travaillent dans le centre ?

Nous avons 4 médecins généralistes formés à la gynécologie, une sage-femme, une secrétaire médicale, 4 internes (2 par semestre) , cette année nous devrions accueillir une kynésitheurapeute spécialisée en gynécologie et moi-même, formée en gynécologie médicale. Sur les 4 salles de consultation à notre disposition, 2 demie journées fonctionnent à plein temps et une troisième est remplie grâce aux internes en médecine générale qui interviennent et qui sont payés par le CHU.

Comment conjuguez-vous cette nouvelle activité du centre de santé avec celle historiquement proposée par le planning familial ?

Historiquement, le planning familial, au travers de son centre de planification et d’éducation familiale, renommé par les pouvoirs publics centre santé sexuelle en février 2022, proposait une activité de consultations à raison de deux jours par semaine. Cette activité existe toujours aujourd’hui. Nous avons deux numéros FINESS, l’un qui correspond à l’activité du centre santé sexuelle ( soit l’ancien centre de planification et d’éducation familiale) et l’autre pour le centre de santé que nous avons créé. Pour le centre santé sexuelle le financeur est la PMI : ce qui implique d’assurer un suivi très précis du nombre de consultations que nous faisons au titre de ce centre, s’il s’agit de mineurs ou pas, etc…C’est un gros travail notamment pour la rédaction du rapport d’activité PMI et l’obtention de notre financement. Côté centre de santé, nous réalisons un gros travail de facturation assuré par notre secrétaire médicale et de suivi des chiffres.

Le 25 Gisele-Halimi est lieu de référence pour toutes les filles et les femmes tout au long de leur parcours de vie afin de les accompagner au mieux et de les aider à répondre aux différentes problématiques qu’elles peuvent rencontrer. C’est un symbole fort que le planning familial et son centre de santé soient au cœur de la création de ce lieu. Quelles suites envisagez-vous pour le centre de santé ?

Le planning familial, en tant qu’association était connu sur notre territoire. Depuis l’ouverture du centre de santé, nous avons dû redoubler d’ingéniosité et d’efforts de communication pour que le centre de santé soit connu. On est attendus un peu au tournant ! Les efforts de ces premiers mois ont donc été concentrés sur le rayonnement du centre de santé. 

Cependant, on veut rapidement développer des actions d’aller-vers : c’est dans la philosophie même d’intervention du Planning familial et les conseillères familiales de ce dernier ont 20% de leur temps qui est à mobiliser sur l’action du centre de santé. Nous avons l’espace aussi pour penser et animer des actions…À suivre !

 

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